Lydia DELLA FAILLE de LEVERGHEM

 

 

Participation à la revue

  • N° 21 : Journal de Lydia

 

 

Présentation du journal de Lydia par Huguette de Broqueville

De Lydia, j’ai un cahier daté de 1913 et deux autres datés de 1914, dont l’un serait une « copie » rédigée après coup à Londres, dans une optique de spleen. Lydia a également tenu un journal en 1939, le temps de la « drôle de guerre ».

J’ai choisi, la relation au jour le jour de ce premier mois de la guerre en août 1914. La nécessité éditoriale m’a contrainte à de sérieuses coupes, notamment une étonnante chasse à deux espions dans le domaine. Le journal s’arrête au début septembre lorsque la famille se réfugie en Angleterre. De ce séjour de quatre ans, il ne reste presque rien. Des souvenirs, certes, qu’elle racontait à ses enfants et un texte sur les réflecteurs à Londres. Sans doute, étant élève avec ses sœurs au Couvent du Sacré Cœur de Londres, le quotidien l’a-t-il accaparée.

Les écrits et les récits de Lydia ont servi mon roman Lydia, l’éclat de l’inachevé, paru en octobre 2007 chez Michel de Maule.

 

Petit historique :

Comme ça se passe souvent, les enfants construisent des villas dans le parc et les tenants du château familial. Après le décès en 1911 de Madame Alexandre della Faille de Leverghem, et après la vente en 1913 du château de Lackbors, situé à Deurne près d’Anvers, les héritiers della Faille continuent à vivre sur le domaine de Lackbors où chacun a sa demeure. On se voit beaucoup, on se rencontre dans les allées, on va chez l’un et l’autre, tous cousins, tous unis par un puissant esprit de famille. Une propriété s’appelait à cette époque une « campagne » Gustave, le père de Lydia, y côtoie ses quatre fr ères, Gaston, Jules, Ludovic (dit Fio) et Henry. En 1914, Gaston et Ludovic sont encore célibataires, et l’ardente Lydia parle beaucoup de ces jeunes oncles dans son journal.

La guerre bouleverse cet état idyllique. On verra la famille partant au gré des rumeurs, tantôt à Anvers, tantôt dans leur campagne de Deurne, subissant l’attaque d’un zeppelin, ou l’attente des obus. La Belgique tout entière semble une vaste fourmilière affolée de gens courant en tous sens, perdant le nord, ne sachant où se réfugier, où déposer en lieu sûr leurs biens transportables. Mais elle est aussi grandie par cette vague patriotique qui anime la jeune Lydia à vouloir « soigner les blessés » et pousse les oncles si séduisants à prêter leurs propriétés aux armées et à s’engager avec enthousiasme au combat

 

Famille della Faille. Monsieur et Madame Gustave della Faille

et leurs 9 enfants (Lydia est la troisième à partir de la droite)